Muriel Pénicaud, ministre du Travail a annoncé hier sur BFMTV que le télétravail a augmenté de manière significative en 2018. Nombreuses sont les entreprises qui se laissent tenter par ce nouveau mode de gestion.

Alors, comment expliquer cet essor du télétravail dans nos entreprises françaises ?

Tout d’abord, et c’est peut-être l’argument primordial en sa faveur, le télétravail nous offre un grand sentiment de liberté. Que nous soyons employé ou indépendant, nous choisissons nous-mêmes nos horaires de travail avec une flexibilité qui n’existe pas au bureau.

Concrètement : s’il nous faut mener la petite dernière au docteur, aucun problème. Nous pouvons interrompre la tâche que nous étions en train d’accomplir et nous y remettre dès que nous serons de retour.

Avec le télétravail, fini le stress, fini les réflexions du genre « je vais être en retard », « ça va encore coincé sur la route ce matin », « j’ai même pas le temps de faire tourner une machine avant de partir »…

En effet, l’absence de contraintes horaires et de trajets domicile-bureau / bureau-domicile est tout de même un gage certain d’un train de vie plus sain et plus aisé au quotidien.

Heureusement, le regard sur le télétravail a bien changé, et on le regarde désormais moins comme le choix de l’oisiveté que comme un choix de productivité.

Déjà, l’employé ou indépendant en télétravail est plus productif simplement de par le fait qu’il s’épargne de nombreux trajets. Le temps où il n’est pas au volant de sa voiture, il est déjà au travail.

Le télétravailleur est à même de choisir son emploi du temps. Aussi, les plages horaires de travail seront toujours celles sur lesquelles il est le plus concentré, le plus performant, et donc le plus productif.

Enfin, il est désormais avancé par de nombreuses recherches que les entreprises qui télétravaillent ont divisé par 2 leur taux d’absentéisme. Or, le coût direct de l’absentéisme pour les entreprises peut-être conséquent.

Le télétravailleur exerce à son domicile. Nul besoin d’un local qu’il faut louer, assurer, entretenir, sans compter les taxes qui découlent de l’occupation même dudit local.

De plus, les coûts de transports deviennent quasiment inexistants. Et là, il s’agit d’une sérieuse économie, dont les bénéfices se ressentent autant pour l’entreprise que pour le télétravailleur.

Là, vous allez me dire que je pousse le bouchon un peu loin. Et, pourtant non !

Le télétravail a bel et bien un impact sur notre environnement. Une diminution des déplacements en voiture représente une baisse significative des émissions de CO². Par ailleurs, il favorise aussi la culture du « zéro papier ».

Le télétravail s’inscrit donc bien dans une logique écologique.

Même si le tableau semble jusque-là des plus idylliques, il existe tout de même des limitations au télétravail, et pour plusieurs raisons.

L’employé ou l’indépendant qui travaille de chez lui se trouve forcément confronter à la solitude car il n’a pas d’interaction avec ses collègues.

Le télétravail sans discipline peut vite tourner au fiasco. Si on n’arrive pas à se tenir au planning que l’on s’est fixé, si l’on procrastine, si on se laisse dévier de ses tâches, le travail devient vite impossible à gérer.

Avoir recours au télétravail nécessite une grande confiance de la part de l’employeur.

En effet, ce dernier n’a pas son employé « sous la main » et ne peut donc pas savoir en temps réel si son employé est réellement au travail ou pas.

Enfin, le télétravail ne peut bien sûr s’appliquer que sur certains métiers. Il est bien évident que certains métiers qui nécessitent une présence physique ne pourront jamais s’exercer de manière externalisée.

Bien que le télétravail présente certains désavantages, je reste persuadée qu’il devrait être favorisé dans la majorité des entreprises.

Car, les avantages tels que les économies bénéfiques à l’entreprise et la meilleure qualité de vie qu’il offre aux employés et aux indépendants ne sont plus à démontrer, tandis que les inconvénients sont en grande partie compensés.

Le sentiment d'isolement peut-être rompu par les espaces de co-working de plus en plus répandus, et la supervision difficile de l’employeur peut être atténuée par des échanges réguliers (mail, téléphone, visite hebdomadaire à l’entreprise).