Les "pour" et les "contre" de l'indépendance
Et voici encore une année qui vient de s’écouler. Nous sommes maintenant en 2022.
J’ai l’impression que c’était hier que je rédigeais l’article sur mon bilan 2020. Et voilà qu’il faut déjà dressé le bilan de 2021.
En même temps, cela me fait penser que voilà 3 années pleines depuis le début de mon activité en novembre 2018 quand j’ai commencé en couveuse à Activie.
C’est donc bien le moment de se pencher sur ce qui a été fait et ce qui reste à faire. Et, c’est surtout l’occasion de vérifier ce qui a été plutôt négatif et ce qui a été plutôt positif depuis ma prise d’indépendance.
Essayons de brosser un tableau, clair mais honnête, de ce que signifie pour moi l’indépendance.
Les moins
L'insécurité
C’est la raison principale pour laquelle il est souvent difficile d’envisager de se lancer à son propre compte. Devenir indépendant, c’est prendre le risque de l’échec avec tout ce que cela implique : perte de son activité, perte de revenus, et par-dessus tout, perte de la confiance en soi qui est pourtant notre principal moteur.
Donc oui, on doit apprendre à vivre dans cette insécurité quasi-permanente. C’est un choix à faire, et il appartient à chacun.
Les bas
Ils sont un peu ce qui génère l’insécurité.
J’entends par là, la baisse de chiffre d’affaire, les aléas. Quand on est indépendant, on sait comment on commence le mois, mais on ne sait pas comment on le finira. On peut toujours faire des tableaux, des prévisionnels.
Mais, la réalité vient souvent se heurter à nos jolis tableaux, et c’est à tous les coups que la réalité gagne.
Les fils à la patte
Heureusement que, par expérience, on vient à les gérer, mais on doit toujours poursuivre avec les fils à la patte, les éléments perturbateurs mais récurrents qui nous empêchent d’être tout à fait serein dans notre activité.
Ce que j’ai envie de nommer en premier lieu et qui constitue le gros fil à la patte, bien qu’en étant secrétaire je le subisse moins que d’autres, c’est l’administratif, le poids des déclarations diverses et le poids des taxes afférentes.
Tout indépendant sait que l’on ne peut pas faire sans, alors autant apprendre très vite à vivre avec.
Les impondérables
On sait qu’ils arrivent de temps en temps même si on ne les attend pas, ce sont les impondérables.
Les clients qui traînent la patte pour payer ou qui disparaissent dans la nature. Le PC qui rame, qui donne des signes de fatigue au moment où on en aurait le plus besoin.
Ou bien, un virus nommé Covid qui débarque et qui met un coup d’arrêt brutal à notre activité et qui remet en question toute notre logistique et nous oblige à repenser toute notre organisation.
La solitude
Quand on est auto-entrepreneur et qu’on est le seul maître à bord ; et à vrai dire, quand on est tout l’équipage à la fois, on peut parfois se sentir bien seul. On peut être aidé, bien entendu, mais on est tout seul à créer son entreprise, tout seul à faire des choix, seul à faire les frais des galères que l’on rencontre.
Puis, on est livré à soi-même. Quand on vit une période de démotivation, c’est plutôt difficile de se remonter soi-même. On passe quelquefois par des moments où la procrastination nous gagne. En 3 ans, j’en ai déjà connu quelques-uns.
Dieu merci, tout n’est pas négatif dans l’auto-entreprise. Et, qui plus est, à chaque problème appartient une solution pour peu qu’on se donne les moyens de la trouver. Donc, les côtés négatifs que je viens de citer, on peut très souvent y pallier, ne serait-ce qu’en sollicitant de l’aide extérieure si on ne parvient pas à solutionner le problème par nous-même.
Les plus
Puis, au-delà de ces problèmes et de leurs solutions, il y a quand même de nombreux avantages à choisir l’indépendance et après 3 années d’activité je peux vous en citer quelques-uns.
L'indépendance
L’indépendance elle-même, oui ! C’est tout de même un sentiment très agréable d’être le capitaine de son bateau, d’éprouver la liberté de se lancer et de faire ses choix et de n’avoir de compte à rendre à personne.
Que l’auto-entrepreneur qui ne s’est jamais pris à dire ou à penser « C’est moi le patron ! » me jette la première pierre.
La souplesse d’organisation
Là, j’ai envie de dire, c’est à chacun de savoir la gérer, d’apprendre à maîtriser son planning. Mais, quand-même, quand on a un impondérable … oui, oui, vous remarquerez, j’aime bien ce mot ;-) … il est quand-même plus facile de se libérer quand on est soi-même le patron plutôt que si l’on doit demander une autorisation d’absence à son employeur.
Ainsi, il m’est arrivé de devoir mener ma fille chez le dentiste, par exemple, et j’ai terminé de taper mon compte rendu le soir, ou le week-end, sans avoir à trop décaler mon planning initial.
Le chiffre d’affaire
Ce dernier peut-être, selon le cas, à classer dans le pour ou le contre. Quand il est bas, forcément, on ne le met pas dans les plus.
Mais, quel plaisir quand on voit que notre activité génère du chiffre et que l’on éprouve la satisfaction de se dire que l’on se rémunère soi-même.
Les retours positifs
En ce qui me concerne, ce sont eux auxquels je me raccroche quand je traverse des périodes de doute, car ne nous mentons pas, on en traverse tous. Les avis positifs que les clients satisfaits nous laissent, les remerciements, les partages de nos posts sur les réseaux, chaque like, chaque étoile sur notre page Google, c’est une motivation supplémentaire.
C’est ce qui me rend « légitime ». Si les clients sont satisfaits de mes services, c’est un peu comme si ils me donnaient un « feu vert » pour continuer.
Prendre plaisir
Enfin, mais c’est peut-être propre à mon activité, j’apprécie particulièrement la variété de mon travail. Mes prestations sont parfois très différentes et me permettent de créer des liens avec des personnes très intéressantes.
La diversité de mes clients, la diversité de mes missions sont un véritable enrichissement au quotidien.
Ainsi, pour vous donner un exemple, même si cela peut paraître pénible et chronophage, j’adore la retranscription audio pour cette diversité qu’elle m’apporte.
Je peux passer des entretiens d’une thèse qui traitera de l’autonomie alimentaire de l’Ile de la Réunion, à une thèse qui aura pour sujet l’endométriose, en passant par une autre qui traite de la difficulté pour les jeunes de trouver un travail au Sénégal.
En conclusion
Donc, il est vrai que mon point de vue est peut-être biaisé également par mon tempérament naturel qui consiste toujours à voir le verre plutôt à moitié plein qu’à moitié vide.
Mais, mon expérience en vaut une autre.
Et, au bout de 3 ans d’expérience, bien que j’ai été amenée par la force des choses à prendre un emploi à temps partiel à côté pour sécuriser mon projet, je ne regrette toujours pas mon choix d’avoir créé ma propre entreprise et de la faire perdurer aujourd’hui car au-delà de l’argent, je m’enrichis de connaissances et de relations humaines.
Belle année à tous !
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